Un extrait de
CHANT D’AMOUR ET DE SEPARATION – Silvia Baron Supervielle
Rares sont ceux qui, ayant prise la fuite, reviennent au point du départ. Là où ils ont débarqués, il trouvent le moyen de s’exprimer. Ils en ont conscience : l’exil a donné un nom à leur situation et à leur manque. Il donne un sens à leur chemin et ils en retirent de l’énergie ayant l’impression de tenir les commandes de leur sort. Où qu’ils soient,ils se reconnaissent entre eux autan que les orphelins et ceux dont la première langue est une langue étrangère. Une connivence s’instaure, ils bravent les habitudes, les conventions, ils n’ont plus des pays, des lieux, des gens. Le souvenir devient une patrie ; il est au présent, il se présente, il est la présence même.
Il ne fait jamais défaut, il ne réside pas dans la mémoire mais dans les larmes accrochées aux yeux.
TRADUZIONE IN ITALIANO DI Andrea Giramundo
Un estratto da Canto d’amore e separazione
Pochi sono coloro che, dopo aver preso la fuga, ritornano al punto di partenza. Dove sono sbarcati, trovano il modo di esprimersi. Ne sono consapevoli: l’esilio ha dato un nome alla loro situazione e alla loro mancanza. Dà un senso al loro cammino e ne ricavano energia, avendo così l’impressione di controllare il loro destino. Ovunque si trovino, si riconoscono reciprocamente come gli orfani e quelli la cui prima lingua è una lingua straniera. Si instaura una connivenza, sfidano le abitudini, le convenzioni, non hanno più paesi, luoghi, persone. Il ricordo diventa patria; è presente, si presenta, è la presenza stessa.
Non viene mai a mancare, non risiede nella memoria, ma nelle lacrime aggrappate agli occhi.