Écrire – Marguerite Duras TRAD. FR-ITA

La solitude de l’écriture c’est une solitude sans quoi l’écrit ne se produit pas, ou il s’émiette exsangue de chercher quoi s’écrire encore. Perd son sang, il n’est plus reconnu par l’auteur. Et avant tout il faut que jamais il ne soit dicté à quelque secrétaire, si habile soit-elle, et jamais à ce stade-là donné à lire à un éditeur.

Il faut toujours une séparation d’avec les autres gens autour de la personne qui écrit les livres. C’est une solitude. C’est la solitude de l’auteur, celle de l’écrit. Pour débuter la chose, on se demande ce que c’était ce silence autour de soi. Et pratiquement à chaque pas que l’on fait dans une maison et à toutes les heures de la journée, dans toutes le lumières, qu’elle soient du dehors ou des lampes allumées dans le jour. Cette solitude réelle du corps devient celle, inviolable, de l’écrit. Je ne parlais de ça à personne. Dans cette période-là de ma première solitude j’avais déjà découvert que c’était écrire qu’il fallait que je fasse.

Ecrire, c’était ça la seule chose qui peuplait ma vie et qui l’enchantait. Je l’ai fait. L’écriture ne m’a jamais quittée.

TRADUZIONE DI Andrea Giramundo

La solitudine della scrittura è una solitudine senza la quale la scrittura non avviene, o si sbriciola senza sangue alla ricerca di cos’altro scrivere ancora. Perde il suo sangue, non è più riconosciuto dall’autore. E prima di tutto non deve mai essere dettata a nessuna segretaria, per quanto abile possa essere, e mai in quella fase affidata a un editore per la lettura.

Ci deve essere sempre una separazione dalle altre persone intorno alla persona che scrive libri. È una solitudine. È la solitudine dell’autore, la solitudine della parola scritta. Per cominciare, ci si chiede come sia stato avere questo silenzio intorno a sé. E praticamente a ogni passo che fai in una casa e a ogni ora del giorno, con tutte le luci, che siano esterne o lampade accese durante il giorno. Questa reale solitudine del corpo diventa la solitudine, inviolabile, della parola scritta. Non ne ho parlato con nessuno. In quel periodo della mia prima solitudine avevo già scoperto che la scrittura era ciò dovevo fare.

La scrittura è stata l’unica cosa che ha popolato la mia vita e l’ha incantata. L’ho fatto. La scrittura non mi ha mai lasciato.

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