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Finistère la Lune
sur le bord des lèvres
de qui sur le lac
écoute la nuit.
Tel une orbite sans son astre
pour avoir trop tourné autour de moi-même
j’ai poursuivi des lunes fantômes
et me suis brûlé à des soleils de néon.
Soleil qui aujourd’hui me réchauffe
depuis le premier matin,
qui réveille ma faim
la veille de ma fin,
je meurs de faim de toi.
Je meurs de faim, de toi :
la tête pleine de mots de toi,
ne reste que cette phrase là.
Tout le reste, je voudrais te le dire
avec les yeux
avec la pointe des doigts
avec la bouche avec la langue,
mais pas avec des mots.
Je voudrais te le dire
en te faisant l’Amour,
piano piano,
comme un murmure
qui réchauffe l’oreille :
Je meurs de faim de toi.
Un souffle chaud qui anime les mots
parfois les rend muette
et ton souffle que je sens dans ma gorge
et c’est ta parole qui vibre
dans mon ventre comme un mantra,
parole pas encore parlée
contenant toute Vérité.
Comme l’espace qu’unit
en les divisant deux rives semblables,
solitudes qui ont besoin de s’accompagner
et de s’unir,
les ponts sont dangereux,
pas pour la peur de l’élévation
mais pour la phobie de l’artifice.
L’homme peut réussir tout seul
à atteindre l’autre bord
éviter de tomber ou savoir se relever
quand soudain
manque la terre sous les pieds.
Et alors oui, pouvoir te soupirer :
je ne te laisserai jamais tomber
dans les pentes de tes abîmes.
*Maihac 8.2018