Je m’en irai
un jour de pluie
sans mots laisser
même pas une odeur
juste le vide
le vide qui m’a fait partir.
Je ne regarderai pas en arrière
je ne chercherai rien
ni à franchir une frontière,
jusque le Finistère
pour être franc avec moi-même.
Finalement le lion laissera le cirque
il arrêtera de tourner en cercle
il retournera à sa foret
Retournera à lui-même.
Sur les arbres les oiseaux
le guetteront passer
sans un son chanter
pour ne pas le déranger
conscients du danger
d’une chanson qui rappelle
un souvenir ; mais se souvenir
de quoi ? Au final
un rêve devenu cauchemar,
une prison dorée
où tout n’était
qu’un reflet de liberté
vu dans un miroir cassé :
réalité déformée.
Amour déforme sous les formes
d’esclavage :
il n’y a pas de passe-partout
pour aller partout
quand on a les pieds
bétonnés dans la rue.
La mer et ses vagues
la mère et ses visages,
des jeunes filles s’y perdent dedans;
tous les jours,
la même saveur
fait passer l’appétit,
on en arrive à en perdre le gout.
Et de tester encore les limites
n’a pas de sens
pour qui
cherche la paix,
pas pour le monde
mais pour sa personne,
pour qui aime
dans le ventre de la vie.
Je m’en irai un jour de pluie.
*Mailhac 7,5,2019
*Officinae.net: “Uomo al mare sotto la pioggia”, Ostenda, Febbraio,