LE NOEL DU CLOCHARD – Poésie


ITALIAN VERSION

 Tel un insignifiant sac de plastique
isolé sur la grande place, roulant
en m’enroulant sur moi-même
emporté par le vent,
je vole contre les nombreuses personnes
qui rendent ma solitude
si moleste.

Surmontant des obstacles
des silhouettes indifférentes
en fuite.
Distraites par les vitrines,
ils voient une épave passer.
Ils m’ignorent, anonyme,
Moi, seul
je m’envole avec le vent.

Ce n’est pas la douce atmosphère de l’aube,
mais un fort tourbillon glacé sur les oreilles
congelées par son souffle sans pitié:
Pouvoir écouter au moins
une musique alternative
aux tubes de Noël !

Comme chaque année, sur la place
un grand arbre
en tenue de fête :
le Noël ponctuel
m’habille de mélancolie.

Je m’assiérai encore ici
sur mes cartons
à subir les regards de travers
des gens heureux
comme si je leur gâchais la fête
juste parce que de la main
je cherche un contact
je demande timidement
une petite pièce.

Noël,
l’année va bientôt s’achever:
ce ne sera qu’un autre hiver,
toujours plus glacé
dans le coeur des gens.

*Andrea Giramundo, Montpellier 2014